Psoriasis : L’importance capitale d’un diagnostic précis pour tout changer

Le diagnostic

Le diagnostic de psoriasis est établi lors d’une consultation médicale. C’est la condition sine qua non à la mise en place d’un traitement adapté. Plus il sera posé rapidement par un médecin (généraliste et/ou dermatologue), plus vite la prise en charge de la maladie sera efficace.

Le diagnostic se base la plupart du temps sur un examen clinique de la peau, du cuir chevelu et des ongles, associé à un interrogatoire du patient. Parfois, s’il subsiste un doute, le médecin peut décider de faire une biopsie cutanée.

L’examen clinique

Le rôle du médecin est de reconnaître les lésions de psoriasis. Il va donc les examiner et rechercher certains signes caractéristiques :

1. La couleur rouge de la plaque, bien délimitée
2. L’épaisseur de la plaque et la présence de squames blanchâtres au-dessus
3. La localisation des plaques sur le corps : les coudes, les genoux, la région lombaire (bas du dos), le cuir chevelu et les ongles sont les zones les plus souvent touchées
4. Le « blanchiment » de la lésion lorsqu’on la gratte doucement à l’aide d’une curette. C’est ce qu’on appelle le signe de la « tache de bougie »
5. Le décollement d’une fine pellicule après le grattage, laissant apparaître un suintement (des petits points de sang). C’est ce qu’on appelle le « signe de la rosée sanglante » ou signe d’Auspitz
6. L’apparition de psoriasis au niveau d’une zone de frottement ou d’une cicatrice. Ce phénomène, appelé « phenomene de koebner », est également un signe caractéristique du psoriasis.

L’examen clinique est en général amplement suffisant au médecin pour diagnostiquer un psoriasis.

L’interrogatoire

Pour affiner son diagnostic, le médecin va vous poser une série de questions afin de retracer l’histoire de votre maladie. Il pourra par exemple vous demander :

1. Si il y a des antécédents de psoriasis dans votre famille
2. Si vous avez connaissance de facteurs qui déclenchent vos poussées (stress, infection, prise de médicaments…)
3. Si vous avez des douleurs articulaires

Si vous souffrez de psoriasis, il est donc important de vous préparer avant la consultation.

La biopsie cutanée

Lorsque le médecin a un doute sur le diagnostic, il peut demander une biopsie cutanée. Elle est réalisée par un dermatologue. Elle consiste à prélever, sous anesthésie locale, un petit morceau de peau (quelques millimètres seulement). Ce fragment de peau est ensuite envoyé dans un laboratoire d’anatomopathologie, pour être analysé au microscope et rechercher les anomalies cellulaires caractéristiques du psoriasis (épaississement de l’épiderme, présence anormale de certains globules blancs…).
L’analyse de la biopsie permet de confirmer le diagnostic de psoriasis et d’écarter celui d’une autre maladie de peau.

Il n’existe pas de prise de sang pour diagnostiquer le psoriasis

A ce jour, il n’existe aucun marqueur sanguin connu et donc aucune analyse de sang qui permette de diagnostiquer un psoriasis. Cet examen peut être demandé par le médecin pour s’assurer de l’absence d’autres pathologies (infectieuses ou inflammatoires) ou avant la mise en place de certains traitements de fond du psoriasis (pour vérifier qu’il n’y a pas de contre-indications au traitement). Mais en aucun cas la prise de sang ne sera un outil pour établir le diagnostic de psoriasis.

Les autres formes de psoriasis

Le psoriasis en plaques est la forme la plus courante. Mais il existe d’autres formes, plus rares, de psoriasis. Le médecin doit pouvoir les reconnaître.

Formes de psoriasis	Caractéristiques
Psoriasis en plaques	C’est la forme la plus courante (80% des cas) et elle se caractérise par des plaques rouges et squameuses bien délimitées, principalement sur les coudes, les genoux, le bas du dos et le cuir chevelu.
Psoriasis en gouttes	Forme aigüe, souvent déclenchée par une infection (angine streptococcique) chez l’enfant et le jeune adulte. Elle se manifeste par une éruption de petites lésions de 2 à 10 mm de diamètre sur le tronc, et parfois le visage. Guérit sans traitement, mais peut évoluer vers un psoriasis en plaques.
Psoriasis inversé ou des plis	Lésions rouges, lisses et brillantes, sans squames, localisées dans les plis : aines, aisselles, sous les seins, nombril, pli interfessier.
Psoriasis pustuleux	Pustules jaunâtres non infectieuses, sur une peau rouge et sensible. Peut être localisé (mains et pieds) ou généralisé (plus rare mais grave).
Psoriasis érythrodermique	Forme rare et grave touchant plus de 90 % de la surface du corps. La peau est rouge vif, enflammée, douloureuse, et pèle en grands lambeaux, avec un impact sur l’état général (fièvre, frissons), nécessitant une hospitalisation.